Les cinq mensonges les plus courants dans un CV

Par Mark Swartz
Spécialiste du marché du travail canadien
Il est très utile de connaître les cinq mensonges les plus courants (et coûteux) que les postulants glissent parfois dans leurs CV
Selon le chef de file de la vérification d’antécédents, HireRight, les chercheurs d’emplois exagèrent souvent, falsifient leurs références professionnelles et mentent parfois effrontément sur leurs demandes d’emploi. Même si le CV « embelli » d’un candidat ne constitue pas à proprement parler une fraude, le fait pour un employeur de se fier à des données exagérées ou inexactes peut mener à une mauvaise décision de recrutement. C’est pourquoi les entreprises devraient envisager des vérifications d’antécédents exhaustives destinées à mettre au jour les renseignements malhonnêtes ou amplifiés contenus dans les CV et les demandes d’emploi.
Souvent perçue comme une pratique courante dans les grandes entreprises, la vérification des antécédents revêt autant d’importance pour les petites entreprises. « Les postulants sont davantage portés à mentir à une petite entreprise car ils partent du principe qu’il y a moins de chances que l’entreprise procède à une vérification des antécédents que dans le cas d’une grande entreprise, explique Glen Schrank, président et chef de la direction de HireRight. Et même si les petites entreprises sont de plus en plus nombreuses aujourd’hui à avoir recours à une vérification professionnelle de qualité des antécédents, les chercheurs d’emploi tentent malgré tout le coup. »
Il importe aux employeurs d’être conscients des tactiques suivantes adoptées par certains candidats pour embellir, voire falsifier, leurs CV:
1. Exagérer les années d’expérience – Selon HireRight, près du tiers des demandes d’emploi comportent des anomalies sur l’expérience antérieure et la scolarité. Les candidats maquillent souvent la vérité pour combler des vides dans leur expérience professionnelle dont ils n’ont pas envie de parler. C’est notamment le cas de ce chercheur d’emploi qui a prolongé la période d’occupation d’un poste pour couvrir une peine de prison de six mois! Il arrive parfois que des anomalies soient le fruit d’une véritable erreur, mais les employeurs doivent toujours vérifier les dates d’occupation d’un poste.
2. Falsifier le diplôme ou le titre de compétence obtenu – Un candidat prétendra parfois être titulaire d’un diplôme précis, lorsqu’il n’a en fait suivi que quelques cours pertinents; ou encore, son CV peut exagérer un programme universitaire pour donner l’impression qu’il est plus qualifié pour le poste. D’autres candidats créent de faux diplômes, revendiquent des diplômes appartenant à des membres de la famille ou bien se procurent des titres auprès d’« usines à diplômes ». Cette dernière catégorie est très difficile à identifier, mais les sociétés spécialisées dans la vérification des antécédents compilent des bases de données détaillées sur les usines à diplôme et sont en mesure d’identifier les fraudes.
3. Gonfler le salaire ou le titre – Il est peu surprenant qu’un candidat puisse exagérer ces données importantes afin d’obtenir un meilleur poste ou un salaire plus élevé. C’est pourquoi les entreprises communiquent souvent avec les employeurs antérieurs pour vérifier les postes qu’occupaient le candidat. La vérification du salaire peut s’avérer plus ardue car bien des entreprises ne divulguent pas ces données; il est toutefois possible de vérifier l’échelle de salaire d’un poste ou d’une catégorie de postes.
4. Cacher un dossier judiciaire – La principale raison qui incite de nombreuses entreprises à effectuer des vérifications d’antécédents est de préserver la sécurité du milieu de travail ou d’atténuer les risques. La conformité constitue une autre importante raison. Certaines industries, comme les services financiers et les soins de santé, obligent les employeurs à obtenir les antécédents criminels des postulants, souvent en fonction du type de poste. Les candidats qui cherchent à éliminer de leur dossier une condamnation au criminel seront souvent attirés par les petites entreprises, croyant que celles-ci ne vérifieront pas les antécédents. Ces postulants tentent souvent de se soustraire à ce type de recherches en ne divulguant pas les condamnations au criminel ou en modifiant certains petits détails sur leurs demandes d’emploi, comme l’orthographe de leur nom ou leur date de naissance.
5. Cacher une toxicomanie – Même si un employeur appuie un milieu de travail sans drogue ou soit tenu par les organismes de réglementation de procéder à des tests de dépistage pour certains postes, il doit néanmoins être conscient des tactiques utilisées par certains candidats pour cacher une toxicomanie. Certains toxicomanes ne reculent devant rien pour tenter de déjouer ces tests (comme de trafiquer un échantillon d’urine), mais les tests de dépistage actuels sont de plus en plus raffinés et permettent d’identifier les vrais positifs et négatifs, en dépit des tentatives visant à masquer la consommation de drogues.
En périodes d’incertitudes économiques, les postulants peuvent être davantage tentés d’embellir la vérité. En raison des enjeux, les employeurs ont tout intérêt à prêter attention à ces cinq tactiques.
1. Right Management 2006 Report, « La baisse de moral et de productivité des employés sont les principales conséquences des embauches et des promotions erronées »