Résolutions pour les gestionnaires en 2016!

Par Johanne Menard

Quoi de mieux en  ce début d’année que de s’offrir un véritable cadeau : un bouquet de résolutions qui saura fleurir les jours de la nouvelle année. Les résolutions proposées dans cet article s’inspirent en partie  du documentaire Le bonheur au travail (1) présenté sur les ondes de Radio-Canada récemment. Des exemples bien concrets de succès tant au niveau des résultats de l’entreprise (rentabilité, compétitivité, croissance, etc.) qu’au niveau du bien-être des employés dans son sens le plus large (fidélisation, développement des compétences, performance, créativité, etc.) illustrent bien la portée de certaines façons de faire en gestion qui font toute la différence. Certaines entreprises autrefois moribondes ont repris du galon grâce à des changements dans les pratiques de gestion qui, au premier abord, pouvaient semblées bien risquées mais qui, au final, ont largement porté fruit, et ce, bien au-delà des espoirs de leurs initiateurs.

Des résolutions taillées sur mesure pour les gestionnaires d’aujourd’hui!

  • La clarté des intentions! Parmi les qualités recherchées chez les leaders, la communication claire des visées, des objectifs et des intentions se range aux premières loges. Faites en sorte que les membres de votre équipe sont au fait, hors de tout doute, de  ce que vous attendez d’eux en termes clairs, concrets et sans ambiguïté. Faites-leur ce cadeau précieux de les diriger vers des objectifs qu’ils peuvent comprendre et adopter.
  •  Les règles du jeu définies et partagées! De plus en plus d’entreprises ont mis en place des codes de conduite qui doivent être suivis et respectés par tous les membres du personnel. L’important, selon moi, c’est que les règles de conduite soient bien établies et qu’elles soient expliquées clairement à tous, avec des exemples à l’appui.  Ces règles n’ont de valeur que si elles sont impeccablement suivies par les leaders, dans tous leurs agissements au travail.
  • Les valeurs au cœur de l’entreprise! Les gestionnaires ont le choix des valeurs qui animeront leur entreprise. Dans la foulée des grands questionnements à l’échelle mondiale (ex : les changements climatiques, les inégalités sociales, le consumérisme effarant, etc.), ceux qui dirigent les entreprises d’aujourd’hui peuvent décider de faire leur part pour éviter les catastrophes prédites. Limiter la croissance, valoriser leurs ressources humaines, protéger leur environnement, contribuer socialement au milieu où ils sont implantés : voilà autant de choix qui s’offrent à eux de faire une différence, à leur niveau et à leur échelle.
  • Gagner et mériter la confiance de son personnel! Le premier pas pour gagner la confiance de ses employés aujourd’hui, c’est d’avoir des intentions honnêtes et de demeurer authentique et transparent. La réputation d’une entreprise se bâtit sur la droiture de ses dirigeants.  On a qu’à penser aux scandales récents chez Volkswagen, entre autres, pour déduire que la vérité a vraiment et impérieusement meilleur goût! Combien d’employés ont payé cher (perte d’emplois, plans de carrière bousillés, détresse psychologique, etc.) les supercheries des patrons qui ont sacralisé la compétitivité de l’entreprise au point de choisir et d’emprunter des stratégies et des moyens immoraux et mensongers. Et que dire de l’impact sur la confiance des clients lésés!
  • Miser sur le vrai boulot, pas sur les contrôles! L’analyse de la répartition des rôles dans les entreprises modernes semblent indiquer une tendance à la prolifération des rôles dédiés aux « contrôles » de tout genre. J’inclus dans cette catégorie les rôles de supervision dont les titulaires n’exécutent pas à proprement parler du boulot. Ces rôles et les tâches de multi-contrôle qui en découlent apportent-ils une valeur ajoutée? Aurait-on avantage à investir davantage dans les rôles de ceux qui font véritablement le travail? La question mérite réflexion…
  • Faire confiance à l’intelligence des employés! On en parle souvent dans les entreprises mais peu d’entre elles font le grand pas en vue d’aplanir leur structure hiérarchique au point de créer des équipes de travail autonomes qui se régissent elles-mêmes et qui sont imputables envers leurs supérieurs, leurs pairs et leurs clients. Pourtant,  les études sur les milieux de travail « heureux » s’empressent de le dire et de le redire : les employés s’éclatent dans les milieux où la direction leur fait confiance et leur permet de prendre des décisions appuyées par leurs compétences et grande connaissance du travail à faire. Les résultats de cette confiance sont étonnants : la créativité abonde, la spontanéité dans la résolution des problèmes, le dépassement (on en donne beaucoup plus qu’attendu!) et la responsabilisation en découlent dans la très grande majorité des cas!
  •  Reconnaître les bons coups! La reconnaissance monétaire a ses limites. Elle est nécessaire pour que les employés aient un sentiment d’être rétribués de façon équitable. Mais elle ne suffit pas à rendre les gens heureux au boulot. Si le culte de l’argent est plus souvent qu’autrement au cœur de la mission des entreprises, elle ne l’est pas pour les êtres humains qui y travaillent. Ces derniers, estime-t-on, sont plus motivés par la perception de l’utilité de leur travail, par le fait qu’ils s’épanouissent en le faisant et par la reconnaissance non-tangible de leurs patrons pour les efforts fournis. La tape dans le dos, bien formulée et méritée, vaut son pesant d’or tout comme l’accommodement des conditions de travail (télétravail pour les jeunes parents, horaires flexibles, etc.).
  • Se laisser évaluer! Et oui, pourquoi pas demander à nos employés de nous aider à être de meilleurs gestionnaires en leur demandant quels sont nos points forts et quels sont nos points à développer? Cela demande une bonne dose d’humilité et un sentiment de sécurité personnelle…mais combien instructif…surtout si l’on veut s’améliorer en continu en tant que gestionnaire. N’est-ce pas d’ailleurs ce que l’on demande à nos employés? Une règle d’or : ce qui est bon pour pitou est bon pour minou!!!

En 2016, tout gestionnaire un tant soit peu conscient des grands enjeux de son époque a le devoir de faire sa part pour améliorer le monde dans lequel évolue sa grande, moyenne ou petite entreprise.  Adopter ne serait-ce qu’une seule résolution parmi celles proposées ici peut s’avérer un excellent pas dans la bonne direction!

  1. Martin Meissonnier, Le bonheur au travail, Production ARTE France, RTBF, Campagne Première, France, 2014, 90 minutes.