Comment négocier avec un employé qui a reçu une meilleure offre?
La classique parmi les classiques : un bon salarié compétent dans son poste et en adéquation avec les valeurs de votre entreprise, est alpagué par une autre entreprise à l’offre salariale plus alléchante. Que faire ? Quelles négociations lancer ? Comment le ou la convaincre de rester chez vous et quand savoir laisser tomber ?
« J’ai reçu une offre d’emploi de notre principal concurrent, vous apprend votre chef des TI de confiance. Ils sont prêts à me payer davantage et à assouplir mon horaire de travail. » Vous hésitez. Puis, il ajoute : « Par contre, je préfèrerais rester ici, si vous pouvez égaler leur offre. »
Là, vous ne savez plus quoi dire. Cet employé est sans contredit un rouage important de votre équipe. Le fait de le rendre heureux et loyal justifierait l’investissement de votre entreprise. Mais la négociation comporte son lot d’inconvénients et risque de créer un dangereux précédent pour les autres?
Pourquoi vous devriez envisager ou non, la négociation
La perte d’un employé précieux peut s’avérer coûteuse. Pas seulement parce qu’il faut le remplacer par quelqu’un de nouveau, des frais qui s’ajouteraient aux dizaines de milliers de dollars liés au temps d’arrêt et au recrutement, mais également en raison du moral des troupes qui risque de se ressentir du départ d’un employé de talent.
Ce sont là de bonnes raisons qui justifient de négocier pour garder un bon employé. Cependant, d’autres facteurs pourraient vous inciter à y repenser à deux fois.
Tout comme le précédent que la situation risque de créer : vous n’avez pas envie de provoquer un exode. C’est une chose que de négocier avec un seul employé de grande valeur (en privé, bien sûr).
Mais c’en est une autre si n’importe quel employé suppose que vous égalerez toute offre externe qu’il reçoit.
D’autre part, rien ne dit que de s’assurer de la fidélité de cet employé le fera rester longtemps dans votre entreprise. Ou qu’une fois que vous aurez acquiescé à ses exigences, il continuera de vous offrir le même niveau de rendement.
Faire une contre-offre : mode d’emploi
Quand faire une contre-offre, au juste ?
Pour une question de finance ou de dynamique des troupes, il peut être tout à fait logique de négocier lorsque les conditions suivantes sont respectées :
- L’employé en question est véritablement un membre important de votre équipe et vaut la peine (et la dépense) qu’on lui fasse une contre-offre
- Il serait difficile, ou trop onéreux, de remplacer cette personne si elle part
- Vous pouvez gérer les attentes de vos autres employés fidèles de telle sorte qu’ils ne cherchent pas à obtenir de meilleures offres, en supposant que vous vouliez les égaler
- Votre entreprise est disposée à égaler au dollar près l’offre faite à un employé de talent OU peut offrir d’autres avantages qu’un salaire plus élevé comme un horaire flexible, le télétravail, un titre plus élevé, des responsabilités accrues, de meilleurs avantages qui ne coûtent pas cher, etc.
- Il est peu probable qu’après avoir accepté votre contre-offre, l’employé de valeur cherche à profiter de vous en devenant paresseux, peu coopératif ou carrément snob
1. Débutez la négociation en établissant d’abord les besoins de l’employé
Si vous optez pour la contre-offre, demandez à l’employé dans un premier temps pourquoi il a cherché un travail ailleurs. Est-ce vraiment parce qu’il estime être sous-payé chez vous?
Mieux vous comprendrez ce qui a motivé votre employé, meilleures seront vos chances de lui offrir ce qui compte le plus pour lui. Autrement, vous risquez de vous lancer dans une surenchère salariale pour finalement découvrir que vous auriez pu lui offrir une augmentation de salaire moins élevée mais un horaire plus souple.
2. Mettez d’abord vos avantages non financiers sur la table
Les petits employeurs ont souvent des budgets limités pour ce qui est des augmentations et des bonis. Alors, mettez l’accent sur les qualités exceptionnelles d’un emploi dans votre entreprise par rapport à l’autre employeur.
Votre entreprise est peut-être située plus près du lieu de résidence de l’employé ou est plus facilement accessible (transport en commun, déplacement à pied ou en vélo).
Offrez-vous une culture d’entreprise plus convivale et moins formelle? Pouvez-vous offrir du mentorat personnalisé?
Si l’autre employeur a la réputation de congédier ses employés, de fonctionner selon une bureaucratie caractérisée par une structure hiérarchique lourde, ou de ne pas innover, alors n’hésitez pas à soulever ces imperfections. Vous cherchez à mettre l’accent sur les éléments relativement positifs offerts par votre entreprise.
Si l’employé sent que vous lui accordez de l’importance ou que vous le confiez à un patron exceptionnel, dans l’ensemble, ces avantages peuvent compenser une augmentation de salaire de 20 % (laquelle lui aurait valu un taux d’imposition plus élevé de toute façon).
3. Essayez de ne pas être outrageusement généreux sur le plan financier
Peut-être pouvez-vous égaler la rémunération offerte par le concurrent, ou peut-être pas. S’il vous faut à tout prix égaler leur offre, ou même la dépasser, et que vous en avez les moyens, alors optez pour cette tactique en dernier recours. Il y a certainement des éléments relativement positifs de votre entreprise qui composeront l’argent jusqu’à une certaine mesure.
Quoi qu’il en soit, il n’y a pas que le salaire qui relève la rémunération? Vous pourriez très bien accroître l’indemnité d’études de l’employé, ou encore lui offrir une semaine de vacances payée de plus.
4. Acceptez l’inéluctable
Il se peut fort bien que l’employé ait décidé de partir quelle que soit votre contre-offre. Ou peut-être ne pouvez-vous pas justifier d’égaler l’offre qu’il a reçue. D’une façon ou d’une autre, votre précieux employé va vous quitter.
Et si c’est le cas, au moins aurez-vous tout fait pour éviter que ça se produise. Idéalement, séparez-vous en bons termes. L’employé vous donnera un avis approprié et vous obtiendrez ses impressions dans le cadre d’une entrevue de fin d’emploi.
Vous devez parfois vous résoudre à perdre vos meilleurs éléments. Vous avez des budgets à respecter et vous ne pouvez pas toujours surenchérir. Par contre, si des problèmes à l’interne incitent continuellement vos meilleurs employés à partir, peut-être est-il temps d’apporter les correctifs qui s’imposent.